Nous ne sommes pas les seuls à avoir profiter des conditions climatiques exceptionnels de cet hiver. De nombreux insectes ont survécu grâce à la douceur et s’apprêtent à sortir en masse! C’est le cas notamment des guêpes, des moustiques ou encore des pucerons et des tiques qui ont déjà fait leur apparition de manière précoce.
Plus de guêpes mais moins d’abeilles
L’insecte qui risque de nous ennuyer le plus cet été est la guêpe! « Elles sont sorties très tôt. Si le beau temps continue, les nids pourraient atteindre leur taille maximale dès la mi-juillet », a expliqué Michel De Proft, directeur scientifique au Centre wallon de recherches agronomiques (le CRA-W).
Tous les insectes ne se portent toutefois pas aussi bien. Contrairement aux guêpes, dont seules les reines résistent à l’hiver, les abeilles passent généralement les mois les plus froids de l’année en communauté, dans leur ruche. Lorsque les températures sont élevées, elles restent actives et épuisent leurs ressources d’énergie. « De nombreuses abeilles sont d’ailleurs mortes cet hiver », constate le chercheur.
Moustiques, mouches et pucerons très précoces !
Les températures élevées et l’absence de gel ont également profité à d’autres insectes comme les mouches, les moustiques et aux pucerons.
« Un grand nombre d’adultes et même de larves ont survécu à l’hiver », a expliqué de son côté Frédéric Francis, professeur à l’ULG Gembloux Agro-Bio Tech. « On se retrouve avec des individus à différents stades de développement. En plus, la chaleur accélère le renouvellement des générations ».
Si les moustiques ont fait leur apparition plus tôt que l’an dernier, c’est surtout la population des pucerons qui se montre particulièrement dense ce printemps. Jean-Baptiste Dutrifoy, entomologiste à la Haute Ecole Provinciale de Hainaut Condorcet à Ath a expliqué ce phénomène.
« Normalement les pucerons passent l’hiver au stade d’œuf. Mais quand l’hiver est doux comme cette année, ils hibernent au stade adulte et leur colonisation au printemps se fait beaucoup plus rapidement ».
Les tiques et les puces sont de sorties !
De nombreux propriétaires d’animaux en ont déjà fait les frais, la tique et les puces sont particulièrement présentes ce printemps. Les vétérinaires enregistrent déjà des consultations records à cause de ces bébêtes ! L’explosion de ces deux insectes s’explique également par les températures exceptionnelles de cet hiver.
« c’est la surfécondité hivernale qui pose problème », a expliqué Evelyne Godissart, assistante vétérinaire. « Si la température ne descend pas sous les 7 degrés, ces petites bestioles ne meurent pas. Avec un hiver doux, nous avons toute une génération de puces qui aurait dû être congelées et qui ont continué à se reproduire. Or une puce pond 40 à 50 œufs par jour et une tique pond des milliers d’œufs d’un coup. Toutes ces nouvelles générations se retrouvent dans la nature, à chercher un garde-manger. »
Sauvés par la sélection naturelle !
Heureusement la nature est souvent bien faite. Si les moustiques et les mouches ont pointé le bout de leurs ailes très tôt dans la saison, on devrait cependant éviter une invasion massive cet été. A moins d’avoir une semaine de gelées tardives (sous les 5 degrés) dans les prochaines semaines, on pourra surtout compter sur la sélection naturelle pour réguler le nombre d’individus, comme l’a également expliqué Jean-Baptiste Dutrifoy.
« Un des prédateurs des mouches et moustiques est la guêpe. Comme il y a moins de mortalité chez les guêpes, elles auront besoin de plus de mouches et de moustiques pour nourrir leurs larves « .
Oui, mais qui va s’occuper de toutes ces guêpes?
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