Souvent décriée et controversée, la vaccination des jeunes filles au Papillomavirus humain (HPV), le virus responsable de 70% des cancers du col de l’utérus, est accusée de pousser les jeunes adolescentes à avoir des comportements sexuels à risque. En se sentant protégées du cancer du col de l’utérus grâce au vaccin, les jeunes filles seraient plus négligentes face aux maladies sexuellement transmissibles.
Mais d’après une étude scientifique canadienne publiée ce 8 décembre dans le Canadian Medical Association Journal, en vérité il n’en est rien.
Pour tordre le cou à cette peur infondée, les chercheurs ont recueilli des données sur 128 712 filles de quatrième (14-15 ans), éligibles à la vaccination contre le HPV, lors des deux premières années où il a été proposé (2007 à 2009). Cet échantillon « éligible » a ensuite été comparé à celui de 131 781 jeunes filles en 4ème deux ans avant le début des vaccinations (2005 à 2007).
Chaque jeune fille a été suivie sur une moyenne de 4 ans et demie, et des indicateurs du comportement sexuel à risque de la jeune fille ont été évalués, telle que la grossesse ou les infections sexuellement transmissibles.
Une peur injustifiée qui freine la vaccination
Les résultats de l’étude ont montré que 6% des jeunes filles vaccinées ont eu des comportements sexuels à risque de la 2nde à la terminale. Parmi elles, 10 187 sont tombées enceintes, et 6 259 ont eu des infections sexuellement transmissibles.
Mais si ces chiffres peuvent paraître alarmants, les scientifiques rappellent qu’ils ne concernent qu’une faible proportion de l’échantillon de départ. Aucun lien n’a été significativement établi entre le vaccin anti-HPV et l’augmentation des comportements sexuels à risque.
« Ces résultats suggèrent que les craintes d’une hausse des comportements sexuels à risque après la vaccination anti-HPV sont injustifiées, et ne devraient pas être un obstacle à la vaccination à un jeune âge » insistent les chercheurs.
« Ni la vaccination contre le HPV ni l’admissibilité au programme de vaccination n’augmente le risque de grossesse ou d’infection sexuellement transmissible chez les jeunes filles de 14 à 17 ans » ont-ils ajouté.
Les chercheurs appellent d’ailleurs les médecins, les prestataires de santé et même les décideurs politiques à utiliser cette étude de grande ampleur pour répondre aux préoccupations du public et des parents quant à la vaccination contre le papillomavirus.
Lire la suite sur Top Santé
3195