Le frelon à pattes jaunes, plus connu sous le nom de frelon asiatique pourrait bientôt disparaître en France. La bonne nouvelle a filtré de chercheurs de l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte (IRBI) de l’Université de Tours. L’équipe fignole actuellement différents systèmes destinés à éradiquer cette espèce invasive.
L’option la plus prometteuse a été mise au jour après autopsie des cadavres de la Vespa velutina (autre nom du frelon). A travers la loupe binoculaire, les chercheurs ont observé la présence d’un parasite, le Conops vesicularis, sorte de petite mouche qui aime pondre son œuf au printemps sur des reines frelons. Éric Darrouzet, enseignant-chercheur à l’IRBI, est certain d’avoir déniché une pépite. « L’œuf éclot, et la larve, comme ‘l’Alien’ du film, va se développer dans l’abdomen de son hôte, ce qui va entraîner au bout de dix ou quinze jours la mort de la reine », explique-t-il. Et qui dit mort de la reine, dit mort de la colonie.
Mais l’enthousiasme du Tourangeau est tempéré par l’incertitude entourant l’usage d’un tel parasite. « Il faudra des années pour démontrer que ce parasitoïde a une préférence pour le frelon asiatique et qu’il n’entraînera pas de dégâts collatéraux sur les abeilles, les bourdons et les guêpes ».
Un piège sélectif d’ici fin 2015
Seconde option, à l’ancienne celle-ci, consiste à tendre un piège « sélectif » au méchant frelon. L’idée, résumée par le chercheur, serait de remplacer les appâts alimentaires à base de sucre et de protéines par un appât phéromonal (issu d’une sécrétion externe d’un organisme) à base de molécules volatiles émises par les frelons. « On teste actuellement ces molécules isolées en laboratoire. On le fera dès l’année prochaine sur le terrain. L’objectif est de labelliser et de faire breveter ces pièges. Mais il nous faudra pour ça des finances », précise Éric Darrouzet. Si tout se passe bien, l' »attrape-frelons » pourra être disponible fin 2015.
La Vespa velutina a été découverte pour la première fois dans l’Hexagone en 2004, dans le Lot-et-Garonne. Il aurait été importé par des conteneurs de poterie chinoise. Sa prolifération sur le territoire (sur 70% exactement) hérisse les apiculteurs. Ils voient leurs abeilles décimées sous les attaques des frelons asiatiques dont elles constituent un des mets favoris, en plus des insectes.
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