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Vie Pratique

Pourquoi on est devenus pesco-végétariens

Ah, les végétariens, le mythe des carences, la phrase qui revient sans cesse “mais vous mangez quoi alors ? de la viande blanche ?”… Il y a quelques années, on réagissait de la même façon. On ne comprenait pas pourquoi certaines personnes se privaient délibérément de viande et se la jouaient “végé”. Depuis, on a revu notre copie et on a suivi le chemin du végétarisme.

On a essayé d’être synthétiques pour expliquer les raisons et les conséquences de ce changement de régime alimentaire et, plus globalement, de mode de vie. L’article suit un ordre qui nous a paru logique :

  • – Notre rapport à la viande
  • – La prise de conscience
  • – L’état des lieux de notre assiette
  • – Mais qu’est-ce qu’on mange alors ?
  • – Est-ce qu’on est devenus des donneurs de leçon ?
  • – Comment se mettre doucement au végétarisme ?

Comme une grande majorité des enfants des années 90, Georges et moi avons grandi avec des repas qui s’articulaient toujours autour de la viande. Steak-frites, nuggets-petits pois, escalopes de dinde-haricots. Une viande et un accompagnement, always and forever. Trop jeunes et pas assez de recul pour se remettre en question.

Et puis, on est devenus étudiants & indépendants. Au début, on a tous tendance à reproduire le schéma d’alimentation de nos parents. On a continué nos éternels steak-frites, nuggets-petits pois, escalopes de dinde-haricots. Et puis… SURPRISE ! On s’est rendus compte que la viande coûtait cher, alors on a commencé à organiser quelques repas sans viande plutôt que de vendre un rein pour manger une bête à chaque repas.

C’est donc notre porte-monnaie qui nous a d’abord poussé vers la voie du végétarisme. C’est un premier pas, même s’il est purement égoïste. On refusait de manger de la viande à bas prix et de qualité douteuse, juste pour dire de manger de la viande. Nos repas ont commencé à évoluer : plus de légumes, de moins en moins de viande. En Novembre 2017, sur le blog, on était déjà fiers d’avoir réduit notre consommation de viande de 90%.

Finalement, c’était assez facile et ça s’est fait naturellement. Personnellement, mon dégoût pour la viande rouge et les steaks sanguinolents a bien aidé. Mais il restait les escalopes de poulet, les lardons, le foie gras et surtout, le chorizo.

Et puis on s’est dit « la semaine prochaine, on arrête la viande ». Pour de vrai.

Le déclencheur, c’est ce livre “Être végétarien, le guide pratique pour vivre heureux et en bonne santé” d’Alexandra de Lassus. Tombés dessus par hasard, on l’a dévoré chacun notre tour. Il explique ce qu’est le végétarisme et ses aspects environnementaux, sanitaires et éthiques avec humour et légèreté. L’auteure partage des chiffres qui font froid dans le dos au sujet des industries intensives de l’élevage et la pêche. Avant la lecture de cet ouvrage, on n’avait aucune idée des conséquences désastreuses de l’élevage industriel sur l’environnement. A une époque où l’on nous demande de faire des efforts pour trier nos déchets, utiliser moins notre voiture, consommer local et de saison, réduire notre consommation d’eau et d’énergie, etc ; ces entreprises continuent de produire en polluant toujours plus la planète et notre santé.

On a continué de s’informer en visionnant plusieurs documentaires liés au végétarisme et au végétalisme : Cowspiracy, Food Choices, What The Health & La Santé dans l’assiette. Cowspiracy traite davantage l’aspect écologique, en montrant comment l’élevage industriel détruit notre environnement et décime nos ressources naturelles. Food Choices, What The Health & La Santé dans l’assiette s’intéressent à l’impact de la consommation de viande et de produits laitiers sur la santé. Dans un cas comme dans l’autre, c’est alarmant.

On a poussé le vice jusqu’à lire “Faut-il manger les animaux” de Jonathan Safran Foer. L’auteur a enquêté sur les conditions d’élevage et d’abattage des animaux dans l’industrie. Il présente, de façon très factuelle, comment ils sont traités, sélectionnés, tués ou laissés pour morts car ce n’est pas assez rentable d’euthanasier les bêtes malades. Les pollutions colossales, les maladies potentielles et la souffrance engendrée chez les animaux…

Et là, on avait toutes les raisons du monde pour arrêter complètement la viande.

D’abord, ça a coincé avec notre conscience écologique.

Comment peut-on soutenir une industrie qui pollue autant notre planète ? L’élevage industriel produit à lui seul 15% des émissions de gaz à effet de serre. Sans compter les quantités d’eau astronomiques nécessaires pour produire de la viande : 15 000 litres pour 1 kg de boeuf versus 800 litres pour 1 kg de blé. Et le coup de grâce : si les céréales allouées à l’élevage étaient utilisées pour nourrir directement les humains, on pourrait nourrir 8,7 milliards de personnes. Oui, plus d’habitants que n’en compte actuellement la planète. Imaginez le gâchis !

Ensuite, on a dit STOP pour le bien de notre santé.

Comment peut-on continuer, en toute conscience, d’empoisonner notre corps ? De plus en plus d’études font le lien entre la consommation de viande (et de produits d’origine animale) et les maladies cardio-vasculaires, le cancer et l’obésité. Et même le cholestérol et l’hypertension. On préfère mettre toutes les chances de notre côté et limiter les risques. L’alimentation fait partie des rares choses que l’on peut contrôler à 100%. Chacun peut décider du contenu de son assiette, autant y mettre des aliments sains.

Enfin, et surtout, notre éthique vis à vis des animaux.

Est-ce qu’on peut sciemment donner notre argent à des entreprises qui fait souffrir et tuent des animaux ? Animaux qui, rappelons-le, ont vécu une vie de chiotte mais qui n’est rien comparée à la mort les attend. On s’est donc demandé : comment peut-on être heureux si l’on contribue à la mort de milliards d’animaux chaque année ?

Les lectures qu’on vous recommande 

 

Nous sommes donc pesco-végétariens depuis Octobre 2018, ce qui signifie que nous ne mangeons plus de viande (porc, boeuf, mouton & volaille) mais nous continuons de manger occasionnellement du poisson. On aspire à passer 100% végétarien, parce que la pêche industrielle ne vaut vraiment pas mieux que l’élevage de bovins ou de volailles.

  • – La viande. Elle a complètement disparu de notre alimentation. On dénombre une seule rechute à Noël, pour du foie gras fait maison – mais quelque chose s’est cassé, je n’ai pas réussi à l’apprécier comme avant et c’est plutôt bon signe.
  • – Le poisson. On mange du poisson à l’extérieur. Quand on va au restaurant et qu’il n’y pas de plats végétariens au menu. Ou quand on est invités par la famille/les amis, pour éviter la panique “un repas sans viande et sans poisson, mais c’est IMPOSSIBLE !”. En revanche, on n’en achète plus du tout.
  • – Les oeufs. On mange des oeufs mais on limite notre consommation. Le but n’a jamais été de remplacer la viande par des oeufs à chaque repas. On en mange de temps en temps mais on les utilise surtout pour faire des gâteaux.
  • – Le lait. On a arrêté le lait de vache, dans son état liquide. Après avoir testé le lait d’amande et le lait de coco, on s’est rendu compte qu’on pouvait complètement faire sans, surtout pour cuisiner. Recettes salées comme sucrées, on a remplacé le lait par des alternatives végétales. Même nos invitées n’y voient que du feu 😛
  • – Les produits laitiers. Le beurre, la crème et le fromage, nos plaisirs coupables. On n’est pas (encore) prêts à les abandonner mais on a diminué notre consommation de fromage et le beurre nous sert exclusivement pour faire de la pâtisserie.

De tout, sauf de la viande ! C’est une question qui revient souvent. Notre alimentation n’a jamais été aussi variée et, nous qui adorons cuisiner, c’est la fête en cuisine. On découvre de nouvelles saveurs, de nouvelles recettes, de nouvelles façons de cuisiner. On s’est réconcilié avec des légumes qu’on détestait, on essaie de nouveaux ingrédients

Nos repas s’articulent autour des légumes, des céréales ou des légumineuses, sans oublier les fruits et les oléagineux. On fait attention au contenu de nos assiettes pour qu’elles soient le plus équilibrées et diversifiées possible sur une semaine. Avec une alimentation variée et saine, les carences relèvent de la légende urbaine.

On n’a jamais eu l’impression de se priver et on n’a jamais voulu subir nos repas. Mais on a l’avantage d’aimer cuisiner et, mine de rien, ça doit jouer beaucoup.

On est la preuve vivante que les végétariens ne se nourrissent pas exclusivement de tofu ou de soja. D’ailleurs, en presque six mois, on n’a jamais acheté de tofu et nos steaks de soja nous ont uniquement servi à faire une super sauce bolognaise végé.

Nos burgers sont devenus veggie et n’en sont que meilleurs et carrément moins lourds. On remplace le steak selon nos inspirations : soit par un énorme champignon farci avec du fromage, soit par une galette falafel, soit par un steak de betterave/de lentilles/de haricots rouges…

Bref, on ADORE manger et on continue de se faire plaisir. On s’inspire beaucoup de nos livres de cuisine pour imaginer notre planning de repas (une technique au top pour éviter de gâcher et jeter la moitié de votre frigo :P). On peut également compter sur de super sites comme Patate & Cornichon et Mango & Salt pour trouver des recettes à reproduire.

Nos livres de recettes végétariennes préférés

 

Non, ou du moins, on espère que non ! On essaie de sensibiliser nos familles et nos amis, sans donner de leçon de morale. Parce qu’on a conscience, par notre propre expérience, que c’est une démarche qui prend du temps. On recommande des livres et des documentaires, qui leur permettront de s’ouvrir l’esprit.

Arrêter la viande, quand on en mange depuis 20, 40, ou 60 ans, nécessite une véritable remise en question de ses habitudes. Certaines personnes ont plus de facilité que d’autres mais tout le monde n’est pas prêt. Il faut y aller en douceur. Quand on invite des copains ou la famille à manger, on prépare un repas 100% végétarien pour leur montrer qu’on peut se régaler sans viande.

Ce qui nous agace, en revanche, c’est la désinformation autour de l’alimentation et de la nutrition. “Les produits laitiers sont nos amis pour la vie” et les recommandations qu’on peut lire sur un site comme Manger Bouger trompent le consommateur lambda et s’assurent toujours de promouvoir les produits des différents lobbys de l’industrie alimentaire (lait, viande). Comment s’éduquer et apprendre à manger correctement si même les programmes nationaux de nutrition s’obstinent à représenter les intérêts de l’industrie agro-alimentaire ? D’où l’intérêt de multiplier les sources d’information et ne jamais prendre quelque chose pour argent comptant.

La méthode la plus facile, c’est certainement l’arrêt progressif de la viande. Il faut y aller à votre rythme, ça peut prendre une semaine, comme un mois, comme un an. Le tout, c’est d’essayer et de ne pas le vivre comme une privation.

Pour y aller mollo-mollo, vous pouvez d’abord vous fixer une journée sans viande par semaine. Une fois que vous vous sentez prêts, vous passez à deux journées sans viande par semaine. Puis trois, puis quatre, puis cinq, puis six. Et la septième, ce sera 100% végétarien. A vous de voir si vous voulez le faire perdurer dans le temps 🙂

Si ça peut vous donner des idées, on a lancé une sous-rubrique consacrée à la cuisine végétarienne. Ce sont des recettes faciles à faire et avec des ingrédients simples, qu’on a tous dans nos placards et notre frigo.

Vous savez tout ! On fera certainement un bilan 1 an après, pour voir ce qui a évolué. On s’estime plutôt chanceux : de nos jours, c’est facile d’être végétarien. On n’est plus vu comme un ovni, comme c’était certainement le cas il y a 10 ans. Les restaurants s’adaptent au végétarisme et au végétalisme. Même à Lille, on a la chance d’avoir des pépites comme La Clairière et Itsy Bitsy qui offrent une cuisine délicieux et sans aucun produits d’origine animale !

Et vous ? Où est-ce que vous vous situez par rapport à une alimentation ? Vous êtes un vrai viandard, vous êtes déjà végétarien/vegan depuis un long moment, ou vous êtes en pleine transition ?

> Découvrez nos articles pour vous aider à adopter un mode de vie plus éco-responsable et minimaliste !

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