C’est un pédiatre américain, le Dr Sears, qui, dans les années 80, a défini les BABI (bébés aux besoins intenses) selon des critères très précis. « Il y a toujours eu des enfants plus difficiles, plus demandeurs que les autres, nuance le Dr Sarah Bursaux, pédiatre à Paris et co-auteur de « La première année de Bébé, c’est malin » (éd. Leduc. s). Ce qui est nouveau, c’est qu’on les regroupe sous cet acronyme et qu’on essaie aujourd’hui de trouver comment satisfaire leurs besoins spécifiques. » Les mamans sont nombreuses sur les forums à évoquer la difficulté de répondre aux besoins de ces bébés. Mais le phénomène est encore peu reconnu en France.
Cris, pleurs, colères sont exacerbés
« Ce sont souvent des enfants qui dorment peu, qui se réveillent dès qu’on les pose et qui pleurent beaucoup, note le Dr Bursaux. Leur rythme est épuisant, car il faut les prendre dans les bras non-stop. » Impossible en effet pour les BABI de s’endormir en poussette ou en voiture, qui bercent généralement les tout-petits. Ils ont aussi une sensibilité exacerbée, qui les pousse à réagir intensément aux événements (cris, pleurs, colères etc.).
Rarement satisfaits, ils sont très difficiles à calmer et ne supportent pas d’aller dans les bras d’autres personnes que leurs parents. « En fait, ce sont des bébés très insécures, poursuit la pédiatre. Ils ont d’ailleurs fréquemment besoin de téter pour être rassurés. » Doués d’une activité motrice incessante, ce ne sont pas pour autant des enfants hyperactifs.
Consulter un pédiatre est la première chose à faire. Ces pleurs continuels peuvent en effet être dus à des coliques, un reflux ou des poussées dentaires douloureuses. Prenez ensuite le temps de l’observer pour savoir comment répondre à ses demandes. S’il se trouve rassuré dans vos bras, procurez-vous une écharpe ou un porte-bébé. Une fois apaisé, vous pourrez ainsi vaquer à vos occupations.
Pas de panique, ce n’est pas définitif !
Maintenez sans cesse le contact avec lui en l’installant dans la même pièce que vous ou en lui parlant. Massez-le pour le détendre. L’ostéopathie et l’homéopathie peuvent aussi vous aider. Mais ne restez pas seule. Si vous vous sentez dépassée, ne le laissez pas pleurer des heures, cherchez plutôt de l’aide auprès d’un professionnel, des astuces auprès d’autres parents passes par là. (forums sur Internet, groupes de parole à la PMI).
« En général, quand l’enfant se met à explorer le monde par ses propres moyens, rassure le Dr Bursaux. Dès qu’il s’assoit, rampe ou marche, il trouve lui-même de quoi satisfaire ses besoins et se trouve moins frustré. » L’entrée à l’école, vers 3 ans, peut aussi débloquer bien des choses : l’enfant découvre que tout ne tourne pas qu’autour de lui et s’ouvre davantage aux autres.
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