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Vie Pratique

Les kilos du succès : retour sur les transformations physiques des acteurs d’Hollywood

Visage émacié, joues creusées, silhouette fine et vêtements trop larges. Difficile à croire, mais le regard de Droopy ne trompe pas, il s’agit bel et bien de Jake Gyllenhall. Rassurez-vous, il n’est pas malade ou en dépression, il joue simplement dans un film.

Pour les besoins de Nightcrawler (qui sort en Blu-ray et DVD aujourd’hui – on vous laisse courir vers le plus proche commerçant) dans lequel il incarne un oiseau de nuit psychotique, le comédien a ainsi fait subir des changements draconiens à son corps d’éphèbe, et a perdu une dizaine de kilos.

Une transformation physique d’autant plus impressionnante quand on la compare avec celle de son prochain film Southpaw, pour lequel il a pris 7 kilos de muscles pour incarner le rôle du boxeur poids moyen Billy Hope. Selon le réalisateur Antoine Fuqua, il aurait même quitté sa copine à cause du temps passé à s’entraîner.

Avec son rôle dans Nightcrawler, Jake Gyllenhaal rejoint ainsi Robert de Niro, Denzel Washington, ou encore Will Smith, dans le club des acteurs se métamorphosant en véritable athlète pour les besoins d’un film. Loin d’être le premier à exploiter son corps de cette manière, il s’inscrit désormais dans la grande famille des « acteurs caméléon », prêts à martyriser leur corps pour leur art. Une liste qui ne cesse de grandir.

La transformation physique a toujours fait partie intégrante du paysage cinématographique. Dans les années 40, Laird Cregar, fort de ses 130 kilos veut changer son image et jouer les jeunes premiers. Il perd ainsi plus de 40 kilos pour le film Hangover Square. Une perte de poids gargantuesque, qui lui vaudra de graves problèmes de santé, auxquels il ne survivra malheureusement pas.

A la fin des années 70, Robert De Niro fait sensation dans Raging Bull. Pour se glisser dans la peau du boxeur Jake LaMotta, l’adepte de la méthode Actors Studio prend 30 kilos en 4 mois. L’acteur a révélé son rythme de vie de l’époque : « Je me levais tôt le matin, puis je prenais un bon petit déjeuner, puis un grand déjeuner et un grand dîner. Puis, je suis allé en France et là j’ai mangé dans tous les trois étoiles. J’étais à l’agonie, mais en une semaine, j’avais pris cinq kilos ». Un véritable tour de force qui lui vaut le Golden Globe et l’Oscar du meilleur acteur en 1980.

Au milieu des années 80, Vincent d’Onofrio prendra une trentaine de kilos pour jouer Leonard « Baleine » Lawrence, le soldat souffre-douleur et suicidaire dans Full Metal Jacket. Deux exemples de prestations cultes et inoubliables, qui ont marqué les esprits de la critique et du public.

La tendance connaît une véritable croissance depuis les années 2000 et de plus en plus de personnes se prêtent à l’exercice. Récemment, même Mark Wahlberg s’est laissé tenter à perdre son physique habituel de videur de boîte de nuit pour The Gambler.

Les films de superhéros ont bien évidemment accéléré le pas avec leurs protagonistes à l’apparence de surhommes. Comment rester de marbre devant les physiques d’Apollon de Chris Hemsworth en Thor, ou Henry Cavill en Superman ? Les acteurs montent en renommée et reconnaissance, principalement du public, grâce à ces performances. Même le rondouillard rigolo Chris Pratt s’est métamorphosé en sex-symbol après quelques mois entre les mains des spécialistes de Marvel.

Les mutations les plus spectaculaires ne se trouvent néanmoins pas nécessairement dans ce genre de films. En témoigne Jared Leto qui est devenu tout bouffi pour Chapter 27 (28 kilos gagnés en partie après s’être gavé de glace au chocolat fondue mélangée avec de l’huile d’olive et du soja), puis maigrissime dans Dallas Buyers Club.

Son partenaire à l’écran Matthew McConaughey expose lui aussi un physique rachitique, alors qu’il était divin dans Magic Mike (et tous ses films précédents !). Placé sous suivi médical, l’acteur a réussi à descendre jusqu’à 60 kilos. Dans une interview, il a ainsi déclaré : « Le plus dur était de passer certaines étapes du régime. Quand j’ai réussi à atteindre les 80kg, je suis rapidement descendu à 77kg. Puis ça été dur d’atteindre les 75kg, mais une fois passée cette étape, atteindre les 72kg a été facile, et ainsi de suite…Mais ça demande une force mentale. J’avais toujours faim, il fallait sans cesse que j’étouffe mes envies. On réalise à quel point la nourriture prend de la place. J’ai mangé beaucoup de glaçons… ».

Les deux vedettes ont reçu des dizaines de nominations et récompenses pour leurs rôles respectifs dans Dallas Buyers Club, dont les prestigieux et convoités Oscars et Golden Globes. C’est donc vers les films plus dramatiques, dit « à Oscars », qu’il faut se pencher pour voir les résultats les plus bluffant.

Certains acteurs peuvent même révélés grâce à leurs performances boostés par leurs modifications physiques. C’est par exemple le cas de Tom Hardy dans Bronson, pour Matthieu Rostac journaliste chez So Film. Selon lui, avant Bronson « Tom Hardy était un gringalet que personne ne connaissait dans le cinéma, et cette prestation forte lui a ouvert les portes, et donné une carrière. Ce sont ses muscles qui ont révélé son talent ». Tom Hardy qui a dû réaliser des séries de 2500 pompes par jour pendant cinq semaines pour se rapprocher du physique de son « modèle ».Les rôles dans ce genre de films donnent envie aux artistes de s’investir complètement, de tout donner, de vivre pleinement et carrément devenir le personnage. Les transformations sont ainsi sublimées par le talent des comédiens et de leurs metteurs en scène.

Christian Bale se pose en véritable maître de cet art du « yoyo physique » depuis le début des années 2000. Véritable chef de file de ces « acteurs caméléon », il est sans aucun doute le comédien ayant le plus joué avec son physique. De American Psycho à The Machinist, en passant par Batman Begins et The Fighter, la filmographie de l’anglais est un véritable oscilloscope de la transformation physique.

Rescue Dawn de Werner Herzog est d’ailleurs une parfaite illustration du phénomène et de son talent pour la chose. Pour illustrer la perte de poids progressive de son personnage principal, le film a été tourné à l’envers. Ainsi, le spectateur à l’impression de voir Christian Bale maigrir en « direct », alors qu’il reprenait en fait du poids. La plupart de ses interprétations dans ces longs-métrages où il met son physique en avant, ont été unanimement salué et souvent récompensé.

Est-il vraiment nécessaire pour un acteur de faire subir de telles sévices à son corps ? Pour Matthieu Rostac, « La transformation physique est nécessaire quand elle justifie le propos du film. Elle est légitime quand il s’agit de donner vie à un personnage existant ou ayant existé, mais n’est pas forcément utile pour un personnage créé de toutes pièces ». Il est évident que la transformation physique, même la plus simple (par exemple se raser la tête au lieu de mettre une fausse moumoute de chauve) donne un résultat plus efficace que n’importe quelle prothèse. Pour certains, c’est aussi l’opportunité pour essayer de se donner une image « d’acteur sérieux ». Mais modifier son physique ne mène pas forcément tout le monde aux Oscars. Curtis « 50 Cent » Jackson l’a appris à ses dépens. Pour incarner un joueur de football américain diagnostiqué d’un cancer dans le film All Things Fall Apart, le rappeur a fondu de plus de 20 kilos. Une transformation ahurissante, qui est pourtant passée complètement inaperçue, malgré toute la passion et le dévouement du pauvre Curtis qui voulait montrer, après avoir précédemment côtoyé les monstres sacrés Pacino et De Niro, que lui aussi peut jouer dans la cour des grands.

Mais la tendance n’est pas prête à s’arrêter, car malgré les difficultés physiques et psychologiques qu’entraînent la chose, les acteurs savent que leur dur labeur a de grandes chances d’être récompensés. « Les gens qui accordent les prix adorent les grands changements physiques. Par exemple, je suis convaincu que Charlize Theron avait été récompensée dans Monster surtout parce qu’il s’agissait d’une très belle femme qui avait eu le « courage » de s’enlaidir pour son rôle. Même chose pour McConaughey l’année dernière. Les signes bien ostentatoires de travail fonctionnent toujours très bien dans ce genre de choses » explique Julien Dupuy, journaliste chez Première.

Etre acteur, signifie être maître de son art et de son corps. Modifier son physique ne rime à rien si il n’y pas le talent et le rôle qui suit derrière. Les transformations physiques sont la preuve de la dévotion d’un acteur à son métier. Les kilos n’ont pas fini de côtoyer les étoiles à Hollywood.

Night Call (Nightcrawler), Dan Gilroy (réalisateur) – Blu Ray, DVD.

Avec Jake Gyllenhaal, Riz Ahmed, Bill Paxton

> Sortie le 7 avril 2015

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